Selon Louis Pauwels du Figaro la pollution s’était arrêté en 1960

Le sort du riche n’est pas lié au sort du pays
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La pollution s’est-elle vraiment arrêté en 1960 ? Je sais la question peut sembler absurde mais lire Louis Pauwels l'entraîne.
Pourtant, dans son livre, deux réflexions méritent d’être exposées pour méditation : « Le sort du riche n’est pas lié au sort du pays. Le riche appartient au monde sans frontières de la puissance. »
Et sans avoir lu Stéphane Hessel : « On n’oppose pas à une société l’indignation : on lui oppose une autre société. »



126 - La pollution s’est-elle vraiment arrêté en 1960 ?

Louis Pauwels, vous vous souvenez, il était né en 1920 et a eu le temps de sabrer l’élection de Jacques Chirac. Il est mort le 28 janvier 1997. Même sans avoir été un abonné du Figaro, avec un minimum de culture politique on sait qu’il en fut une plume. En 1977, il en obtenait la direction des services culturels et l’année suivante lançait le Figaro Magazine, un hebdomadaire qu’il dirigera seulement à partir de 1993.
J’ai lu sa grande œuvre de 1971, Lettre ouverte aux gens heureux (et qui ont bien raison de l’être). Le titre me plaisait et d’une certaine manière je n’en fus pas déçu. Comment cet homme a pu s’imposer comme référence de la droite ! Certes, quand on observe le niveau d’un Pradié, on se dit qu’il faut du rudimentaire avec comme critère la rentabilité. Quelques passages dont vous apprécierez perspicacité et cohérence, même l’honnêteté déontologique ! Pas de petites phrases extraites de leur contexte mais de vrais développements, sans dépasser le droit de citation : sa sentence « je ne crois pas au péril pollution. Je ne nie pas certaines dégradations de la nature – dont la plupart réparables. » D’ailleurs « la dégradation dans l’opinion, de la croyance au progrès, est beaucoup plus grave que la pollution. La pollution, comme mythe négatif, est une arme de guerre psychologique, maniée contre le monde développé par des agents. » Et il expose : « Aux environs de 1960, la plupart des problèmes de pollution industrielle avaient été maîtrisés sur le plan technique. Restait à établir ou à raffermir une législation. Et aussi à éveiller l’opinion, de telle sorte que certaines complaisances intéressées prennent fin. Mais aujourd’hui [années Pompidou avec Chirac en déménageur] dans l’opinion, il y a l’idée que la pollution s’accroît fatalement et nous conduit aux enfers. »
Et d’apporter un exemple, Londres, où la quantité de fumée dans l’atmosphère fut réduite de 80% et la lumière touchant le sol avait augmenté de 50%. Sans citer son grand smog de 1952, qui certes ne semble jamais depuis avoir connu une telle épaisseur… Et l’essayiste de continuer « C’est à cette époque que parut le livre de Rachel Carson [1962]. Cette malheureuse se mourant d’un cancer était persuadée que sa maladie venait du D.D.T. L’influence de son ouvrage, Le Printemps silencieux, fut désastreuse. Au lieu de combattre les insectes, on combattit l’insecticide. »
Grâce à Louis Pauwels et ses épigones, les insecticides retirés du marché ont toujours été rapidement remplacés par des équivalents dont la nouvelle toxicité devait être prouvée par les victimes avant d’enclencher une procédure de retrait… Naturellement, on aborde le point crucial de la nécessité pour les victimes de démontrer la relation de causes à effets, quand le bon sens ne pèse rien face aux arguties des avocats. Ainsi une étude de 2014, publiée dans le Journal of the American Medical Association signale une présence du DDT quatre fois plus importante chez les patients atteints d’Alzheimer… Tout cela ne constitue pas une preuve !
Ce bon Pauwels pouvait naturellement étayer son argument d’études : « On sait aujourd’hui que : « les références et informations tendant à présenter ce produit comme ayant une persistance infinie, s’accumulant sans limite dans les tissus humains, étant responsable de la disparition de milliards d’oiseaux et de poissons et produisant chez l’homme des effets pathogènes et cancérigènes, ne repose sur aucune base scientifique. » (communiqué de la Chambre syndicale de Phytopharmacie et de la Protection des Plantes, reproduit par le journal le Monde) » Si en plus Leur Monde a reproduit, inclinons-nous !
Paragraphe suivant : « Le D.D.T. enfin reconnu inoffensif, après dix ans de panique stupide, on a nourri la psychose avec le mercure. » Sur son inoffensivité, je vous invite à consulter les causes de son interdiction…
Quelques pages plus loin, je ne résiste pas au péremptoire Pauwels « L’idée que la nourriture chimique, du seul fait qu’elle est chimique, est nocive, appartient à la mentalité pré-moderne. Il a fallu trente ans de luttes pour anéantir l’idée que les engrais « artificiels » détruisaient le sol et produisaient des aliments « malsains. » »
Il règle également le cas du nucléaire : « Nous eûmes ensuite le péril des retombées. Chaque explosion expérimentale bousillait l’atmosphère en proportion géométrique. On allait tous devenir radio-actifs. » Mais il s’accorde la médaille du bon sens : « Certes, mieux valait ne pas faire péter l’atome à l’air libre. Mais nous savons maintenant que l’accroissement de radio-activité fut négligeable. » Sauf naturellement pour les populations à proximité des essais mais il ne s’agissait pas d’abonnés au Figaro. Ce monsieur n’a pas eu le temps de lire la loi du 5 janvier 2010 et sa « procédure d’indemnisation pour les personnes atteintes de maladies résultant d’une exposition aux rayonnements des essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien et en Polynésie française entre les années 1960 et 1998. Ces maladies sont inscrites sur une liste fixée par décret en Conseil d’État qui détermine les 23 pathologies reconnues comme partiellement radio-induites, conformément aux travaux reconnus par la communauté scientifique internationale, ouvrant droit à indemnisation. »

Pourtant, dans son livre, deux réflexions méritent d’être exposées pour méditation : « Le sort du riche n’est pas lié au sort du pays. Le riche appartient au monde sans frontières de la puissance. » Et sans avoir lu Stéphane Hessel : « On n’oppose pas à une société l’indignation : on lui oppose une autre société. »

L’année suivante, en 1972 donc, Maurice Mességué (né le 14 décembre 1921 à Colayrac-Saint-Cirq en Lot-et-Garonne et mort le 16 juin 2017 à Auvillar en Tarn-et-Garonne, à 95 ans), publiait « C’est la nature qui a raison. » Maurice Mességué, « herboriste et écrivain » selon wikitruc. Maire de Fleurance (Gers) de 1971 à 1989, surnommé le « Pape des plantes », serait un précurseur de la phytothérapie. Son titre de gloire semblant être Raymond Poulidor, affirmant lui devoir le renouveau de sa carrière en 1971.
J’ai lu C’est la nature qui a raison. J’en ai conservé des enseignements sur les plantes. Mais dans le cadre de cet essai les citations retenues se limiteront à une forme de pendant à Pauwels. Oui, certains ont essayé d’informer malgré les lobbies. On en est toujours là ? Le souci de l’être face au besoin compulsif de faire du fric ? Tant pis si certains considèrent ces propos comme le témoignage d’un écologisme bon enfant baba cool : « Halte à la pollution. On aura sa peau, sinon c’est elle qui aura la nôtre (…) Entraînés par les pluies, les produits chimiques répandus sur les champs vont polluer nos sources, nos étangs et nos rivières (…) Autrefois je connaissais toutes les sources autour du Gavarret, tous les ruisseaux et, enfant des champs, j’allais m’y rafraîchir. Je prenais l’eau claire dans le creux de la main et je la buvais avec délices. Maintenant les paysans détournent leur troupeau, mettent des barbelés autour des sources polluées pour empêcher leurs bêtes de s’empoisonner (…) L’abus des antibiotiques donnés aux animaux à tout bout de champ se répercute chez les humains (…) Chaque jour la liste des éléments cancérigènes s’allonge. Bien sûr il y a le tabac, les fumées, les gaz toxiques… mais il y a surtout les produits chimiques de notre alimentation. Et la liste en est d’autant plus longue que nous continuons inlassablement à en ajouter des nouveaux : colorants, fixateurs, antioxydants, parfums synthétiques, maturants (pour les bananes par exemple), acides et sels alcalins (dans les sodas et confitures) (…) En 1964 on a fait en France un usage abusif d’un nouvel insecticide phosphoré destiné à détruire certains parasites du Colza. Et les abeilles sont mortes par milliards… »
Bien avant le made in China : « Il suffirait de fabriquer des produits plus durables et de trouver le moyen de les réparer dans de bonnes conditions. Ainsi on ne jetterait plus des objets à peine achetés. »
Finalement en 2021 j’en suis presque à répéter : « Je voudrais réhabiliter les jardins potagers. Que tous ceux qui vivent à la campagne ou possèdent une résidence secondaire consacrent quelques arpents à la culture des légumes et des bonnes herbes. » Mais ils préfèrent de la pelouse et nous emmerdent avec leur tondeuse.
Ternoise, tout le monde sait cela en 2022 ! Maurice Mességué l’écrivait en 1972. Cinquante ans plus tard, il est encore trop tôt pour agir ?
Pour Emmanuel Macron va-t-en guerre contre le Covid, une dernière citation « Nous sommes en temps de guerre, la pollution est notre ennemi commun. »

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Article du 10 janvier 2022 à 14 : 24.

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