Mais des membres sous plusieurs statuts : simple membre, sociétaire professionnel et sociétaire définitif. Et pourquoi ? Et comment ?
Le statut de sociétaire professionnel s’obtient avec des revenus quasiment impossible à atteindre sans travailler pour une major.
Ainsi, un petit groupe dirige sans opposition la vénérable institution car devenir « sociétaire professionnel », c’est obtenir 16 voix à l’Assemblée générale, être éligible au Conseil d’administration... et recevoir les bulletins de vote, pouvoir voter par correspondance... quand les simples membres doivent s’informer et se déplacer à Neuilly s’ils veulent que leur petite et unique voix soit comptabilisée. Ils sont combien ? environ 4000.
Une oligarchie dirige donc la sacem, la politique du Conseil d’Administration… certains prétendent que cette politique vise au maintien des privilèges de ces sommités. Mais ils ne sont pas en tendus.
Les élections au Conseil d’Administration, c’est chaque année au mois de juin : toujours l’occasion d’un grand bluff de communication : seul le nombre de voix obtenu est noté... le nombre de votants n’apparaît jamais. Ainsi quand un auteur proclamé élu avec 9871 voix… en appliquant la règle des 16 voix par oligarque, c’est sûrement moins de 650 électeurs... sur plus de 120 000 membres !...
Quelle crédibilité pour l’interlocuteur des institutionnel, qui prétend parler au nom des auteurs compositeurs et éditeurs de musique du pays !...
Ainsi jamais la sacem n’a vu dans notre toile, une chance historique pour les créateurs de se libérer de l’emprise des marchands et des majors.
Du côté des marchands, la sacem semble miser sur le remplacement des vendeurs physiques par des vendeurs numériques... avec toujours les mêmes têtes de gondoles : peu importe l’éclosion de quelques stars via le net, elles sont rapidement aspirées par le système installé (constat attristant : à peine découverts, les jeunes artistes s’empressent de se lier à une major !), l’essentiel est préservé : la prééminence des mastodontes sur les créateurs.
La sacem ne peut néanmoins pas cacher les chiffres de ce modèle économique (prétendu dans sa lettre « équitable » !): sur un téléchargement légal, la sacem redistribue 7 centimes aux auteurs compositeurs éditeurs... Soit environ 7% !
Alors qu’un autre modèle économique était possible : le téléchargement via le site des artiste avec répartition instantanée des sommes payées... Rien qu’une année de l’enveloppe « soutien culturel » de la sacem suffirait au développement d’un logiciel sécurisé... Si les 120 000 membres de la sacem le savaient, ils remettraient peut-être en cause la politique de leur Conseil d’Administration…
Auteur écrivain
Le 18 05 2010 à 12 : 20